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L'école autrichienne d'économie, la dynamique de l'économie.

L'économie c'est l'échange

13 Juin 2020 , Rédigé par Le blog autrichien Publié dans #Manuel d'économie

L'économie c'est l'échange.

 

Voici le troisième chapitre de notre petit manuel d'économie. Après l'introduction, et le chapitre sur l'origine de l'économie, nous allons voir aujourd'hui que, l'économie, c'est l'échange.

 

Dans un premier chapitre, nous avons présenté les difficultés que rencontrent quelqu'un qui veut s'initier à l'économie. Puis, nous nous sommes posés la question de l'origine de l'économie : pourquoi cette nouvelle matière est-elle apparue ? Pourquoi cette nouvelle science. Nous avons tout simplement recherché ce qu'elle étudiait. Nous avons vu que c'est le développement du commerce et de la prospérité qui a suscité un intérêt qui a mené à l'émergence de l'économie. Le commerce, c'est l'échange. Un auteur a explicité le lien entre échange et prospérité. C'est Jean-Baptiste Say. Il écrit :

 

"L’homme dont l’industrie s’applique à donner de la valeur aux choses en leur créant un usage quelconque, ne peut espérer que cette valeur sera appréciée et payée que là où d’autres hommes auront les moyens d’en faire l’acquisition. Ces moyens, en quoi consistent-ils ? En d’autres valeurs, d’autres produits, fruits de leur industrie, de leurs capitaux, de leurs terres : d’où il résulte, quoiqu’au premier aperçu cela semble un paradoxe, que c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits."

(Traité d'économie politique)

 

Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Nous allons ici examiner ce qu'est l'échange. Et, en déroulant le fil de l'échange, nous verrons que, l'échange, c'est l'économie.

 

L'échange, qu'est-ce que c'est ?

Analysons l'échange de base, c'est-à-dire le troc, avant de passer à l'échange plus moderne, qui implique la monnaie. Donc, qu'est-ce qui se passe dans un troc ? J'ai un talent, je sais fabriquer des épées. Bon, une épée, ça peut servir. Deux épées, si la première se casse, pourquoi pas. Mais, une multitude d'épées, cela ne me servira pas à grand chose. Alors je vais chercher à échanger ce que je sais faire, des épées, contre quelque chose qui me sera utile. Par exemple, j'ai besoin d'agrandir ma maison. Je vais échanger une épée contre des pierres.

 

Evidemment, je peux faire cet échange car un tailleur de pierre de ma connaissance a besoin, ou envie, d'une épée. Lui, des pierres, il en taille bien au-delà de sa propre consommation. Et, il a besoin d'une épée. Ce que l'on constate, c'est que le fabricant d'épées, et le tailleur de pierres, échangent tous deux quelque chose qui leur est moins utile contre quelque chose qui leur est plus utile. Chacun est gagnant dans l'échange. Le fabricant d'épée a plus besoin des pierres que de l'épée qu'il échange. Le tailleur de pierres a plus besoin de de l'épée que des pierres qu'il échange.

 

Dans l'échange, chacun trouve un bénéfice. Et c'est parce qu'il y a un bénéfice mutuel, qu'il y a échange. En langage moderne, on parle d'un jeu à somme positive, pour montrer que toutes les parties y gagnent.

 

Echange et monnaie.

Nous avons décrit ce qu'on appelle le troc, un échange d'un bien contre un autre bien. Introduisons maintenant la monnaie. En effet, il est difficile pour un fabricant d'épées de trouver quelqu'un qui a besoin d'une épée, et qui peut donner en échange un produit dont lui-même a besoin. Or, il se trouve que certains produits deviennent peu à peu acceptés par tout le monde lors d'un échange. On n'a pas forcement besoin de ces produits, mais on sait qu'on pourra facilement les échanger contre ce dont nous avons besoin, ou aurons besoin. Ces produits deviennent ce qu'on appelle une monnaie.

 

Différents biens ont servi de monnaie. Il y a eu le bétail par exemple. D'une façon naturelle, pourrait-on dire, les métaux précieux se sont imposés, et, au final, l'or. L'or a les qualités pour être partout accepté comme monnaie. Il est donc devenu une monnaie. Chacun va  accepter d'échanger un produit contre une quantité d'or. Nous voyons que nous avons là l'échange monétaire.

 

Echange et monnaie crédit.

Voyons un nouveau cas d'échange, en introduisant le concept de monnaie crédit. Monsieur Alphonse vend un service à Monsieur Bernard. Monsieur Bernard lui donne en échange une reconnaissance de dette. Monsieur Alphonse va à la banque et escompte la reconnaissance de dette. C'est-à-dire qu'il échange la reconnaissance de dette contre de la monnaie. N'oublions pas que les banques ont été des comptoirs d'escompte. On suppose pour cette exemple, limité à trois échangistes, qu'il n'y a pas d'intérêts. Avec l'argent obtenu, monsieur Alphonse achète un service à monsieur Claude. Qui lui même, avec l'argent, achète un service à monsieur Bernard. Qui, avec l'argent obtenu, paie sa reconnaissance de dette à la banque.

 

Nous venons de décrire tout un circuit économique. Notons qu'à chaque fois qu'il y a eu échange de service, il y a eu augmentation de ce qu'on appelle aujourd'hui le PIB, produit intérieur brut. En effet, ce qu'on appelle PIB, c'est la valeur ajoutée. C'est l'augmentation de valeur d'un produit ou d'un service à chaque échange. Sans monnaie au départ, nous avons donc décrit le PIB. La loi de Say décrit donc le PIB. Et le PIB découle de l'échange.

 

Aujourd'hui, les échanges peuvent être aussi simples ou plus élaborés : des entreprises qui mettent en œuvre de gros moyens pour vendre des produits. Mais, cela reste des échanges : un produit, ou un service, contre de la monnaie.

 

La loi de Say

C'est ce qu'on appelle parfois la loi de Say, ou loi des débouchés. Un chapitre du traité d'économie de Jean-Baptiste Say s'intitule : "Des débouchés". Il y décrit le processus des échanges, soulignant que "les produits s'échangent contre des produits". On soulignera que Say intégrait aussi les services dans son raisonnement, de manière extraordinairement moderne pour son époque.

 

Say soulignait que les endroits prospères, en l'occurrence les villes, étaient ceux où il y avait une multitude d'échangeurs. Chacun proposait quelque chose à échanger. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui un marché. Say soulignait que ce n'était pas le manque d'argent qui déprimait l'économie. C'était le manque d'échangeur. Car il faut avoir quelque chose à échanger pour se procurer une marchandise ou un produit.

 

La loi de Say est malheureusement mal interprétée de nos jours, par la faute de John Maynard Keynes. On la résume par la formule "l'offre crée sa propre demande", ce qui est complètement faux. La loi de Say, c'est juste l'échange.

 

L'économie, la science de l'échange.

C'est d'ailleurs pourquoi pour Ludwig von Mises, figure de l'école autrichienne d'économie, la loi de Say n'est pas une loi. C'est juste un préambule, qui sert à démontrer la fausseté des vieilles croyances qui consistent à dire que quand les affaires vont mal, c'est qu'il y a un manque d'argent. Pour Mises, l'économie c'est l'échange, c'est une évidence. C'est ainsi qu'il appelle la science économie la catallactique, science de l'échange.

 

Nous avons vu que tout découle de l'échange en économie. Une évidence oubliée par bien des économistes, mais pas par l'école autrichienne d'économie. C'est de l'échange que vient le PIB. C'est de l'échange que vient le prix aussi. En analysant le processus d'échange, nous allons déterminer la théorie de la valeur et des prix.

 

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